Entre la plèbe & l'élite

Les ambitions contraires de la bande dessinée

Pays : France

Editeur : Atelier Perrousseaux

Collection : Perrousseaux BD

Année d'édition : 2012

Première édition : 2012

176 pages

16 x 23 cm - 295 gr

Langue : Français

ISBN : 9782911220425

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Entre la plèbe & l'élite - Couverture et dos - (c) Stripologie.com
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Large et mince, souple à la prise en main, ce livre n'est pas déplaisant à lire : on peut apprécier le choix du Baskerville pour la typo courante, les larges intertitres en Verlag, ainsi que le pavé de texte, plutôt vaste (la marge intérieure est peut-être un peu faible). On peut aussi aimer les belles nuances de la couverture. Nous sommes moins convaincu par le systématisme de l'espace interparagraphe, ou par la position du folio. Reste que le livre cherche à faire valoir sa personnalité, sans tomber dans le travers du tape-à-l'œil, ce qui n'est pas désagréable. Les quelques illustrations sont bien reproduites (on devine que l'auteur n'a eu accès à certains ouvrages que par le biais de bibliothèques), mais généralement pas légendées. Signalons des défaut de numérotation dans les notes (regroupées en fin d'ouvrage). Ainsi, la dernière note indexée en 76 précise que « qualifier une œuvre de pré-surréaliste relève un peu de la tarte-à-la-crème en histoire de l'art [...] », ce qui est à la fois juste et amusant puisque le dernier appel de note présent dans le texte porte le numéro 74.

Notule de lecture de Manuel Hirtz :

L’auteur nous propose, en ouverture d'un ouvrage qu’il qualifie lui-même de « modeste », une histoire de la bande dessinée mondiale en cinquante pages, ce qui est bien sûr un exercice impossible. Notre homme a le mérite pour la bande dessinée du platinium age de prendre en compte les travaux récents des meilleurs chercheurs. Pour le XXe siècle, il place le newspaper strip américain au centre de son analyse, sans véritablement le justifier, mais on peut supposer que c'est parce que, stylistiquement et thématiquement, le newspaper strip a fécondé la bande dessinée européenne. On peut regretter quelques noms écorchés (Frank Belley au lieu de Bellew, Paul Winckler au lieu de Winkler) et quelques inexactitudes (Lee Falk ne dessine pas The Phantom, il en est le scénariste, Andy Capp est un strip anglais et non américain).

Plus gênante est l’ignorance des domaines connexes. Hetzel (et non Hertzel) n’a jamais publié Paul d’Ivoi, qui paraît dans Le Journal des voyages et, en cartonnages, chez Boivin. Buck Rogers n’est pas un feuilleton du pulp de science-fiction Amazing Stories, mais consiste en tout et pour tout en deux longues nouvelles, parues à sept mois d'intervalle. Écrire que le Futuropolis de Pellos est « inspiré de Wells » est un truisme (toute la science-fiction du temps découlant en quelque sorte par définition de Wells), mais fait l’impasse sur l’intérêt du récit qui est précisément de faire la synthèse de tout le roman populaire d’anticipation de l'aire francophone.

En deuxième partie, M. Lafargue donne une histoire du rejet de la bande dessinée, courte, bien informée et qui ne cède jamais aux euphémismes. En troisième partie, on trouve une histoire du processus de légitimation de la bande dessinée, bien documentée, même si l’auteur prend parfois au pied de la lettre certaines assertions auto-louangeuses des exégètes du domaine (Claude Moliterni n’a jamais fait l’école des Chartes).En « bonus », Jean-Noël Lafargue propose une petite balade dans les films et les romans qui mettent en scène des auteurs de bandes dessinées, puis il met en parallèle la bande dessinée avec d’autres domaines culturels, le théâtre et la danse, la littérature populaire, la littérature pour enfants, la presse grivoise, etc. Il n’a pas de mal à montrer que la bande dessinée a beaucoup reçu et beaucoup donné.

Source : The Adamantine - (c) Manuel Hirtz et Harry Morgan


Sommaire du livre

Introduction    p. 6

L'évolution du statut de la bande dessinée    p. 10

Trois histoires de la bande dessinéz

1. Une courte histoire de la bande dessinée    p. 15

2. Une histoire du rejet de la bande dessinée    p. 63

3. Une histoire du processus de légitimation de la bande dessinée    p. 87

Bonus 1 - Quelques indices subjectifs de la manière dont la bande dessinée a été perçue au fil des décennies    p. 125

Bonus 2 - Ce qu'est aussi la bande dessinée    p. 135

Conclusion - la plèbe et l'élite    p. 151

Quelques conseils de lecture    p. 156

Notes    p. 166

Bibliographie    p. 170

4e de couverture

Inventée par Rodolphe Töpffer, correspondant de Goethe et de Sainte-Beuve, et même théoricien précoce de son propre média, la bande dessinée semblait née pour devenir un genre littéraire visuel exigeant, apte à raconter des histoires d'une manière totalement neuve. Il a pourtant fallu près d'un siècle pour que la bande dessinée devienne consciente de sa propre existence et qu'on la nomme : illustrés, bandes dessinées, comics, funnies, fumetti, tebeos, historiettas, mangas ou lianhuanhua, selon les lieux et les supports.
Un peu partout, le succès populaire de la bande dessinée s'est accompagné de condescendance, de méfiance ou de mépris. Des générations de collectionneurs et de passionnés ont peu à peu cherché à démontrer les qualités de la bande dessinée, en l'amenant dans les salles des ventes ou les musées, en fondant des clubs ou des revues.
Des auteurs se sont attaché à traiter des thèmes adultes ou importants et à produire des œuvres d'une qualité artistique impossible à nier, tandis que des théoriciens se sont passionnés pour l'extraordinaire potentiel technique du langage de la bande dessinée. Paradoxalement, ces démonstrations se sont parfois faites au prix d'un dénigrement de la culture populaire de la bande dessinée.

Ce sont ces questions et ces tensions qui sont explorées dans ce livre, le premier de la nouvelle collection « Perrousseaux BD », signé Jean-Noël Lafargue, réalisateur multimédia, maître de conférences associé à l'Université Paris 8 et professeur à l'École supérieure d'arts du Havre. 

Prix conseillé : 25,00 €
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