Dans l'atelier de Fournier

Récit d'une visite à Jean-Claude Fournier effectuée par Nicoby et Joub, qui s'ouvre par le souvenir partagé de leur première rencontre avec le dessinateur à qui l'on doit plusieurs albums de Spirou. Fournier, à son tour, évoque aux deux auteurs sa première rencontre avec Franquin, et comment il en vint à intégrer l'équipe du célèbre magazine belge, puis à prendre la suite de Franquin pour dessiner les aventures du groom qui donne son nom au journal. Ce sont donc des récits à tiroirs qui se succèdent, dessinés pour la plupart de seconde main par deux dessinateurs qui les ont reçus d'un troisième. Là est d'ailleurs un des intérêts du livre : au-delà de la perception que les artistes ont de leurs confrères et de leur maîtres en dessin, on peut observer les mêmes comportements de génération en génération. Le pèlerinage que Nicoby et Joub effectuent pour venir rencontrer un auteur qu'ils admirent n'est guère différent de celui accompli en son temps par Fournier auprès de Franquin. On observera avec attention le fait que cette vénération d'artistes pour ceux qui les ont précédé s'applique en l'occurrence à des dessinateurs qui travaillent pour la jeunesse, mais qui n'ont eux-mêmes rien d'infantiles, cela va de soi. Preuve, s'il en fallait, que l'admiration pour les maîtres du passé n'est en rien restreinte à certains types d'œuvres qu'on pourrait croire à tort supérieure car réalisées pour un public d'adultes.