Pays : France, Paris
Editeur : PUF Presses Universitaires de France
Collection : Perspectives critiques
Année d'édition : 2016
Première édition : 2016
208 pages
13,5 x 20 cm - 260 gr
Langue : Français
ISBN : 978213075120
Dirigée par de Sutter (qui y signe un texte sur Iron Man), le présent volume de la collection « Perspectives critiques » est un collectif regroupant dix textes de dix auteurs différents dédiés à dix super-héros. Inévitables Superman (par Steven Lambert), Batman (par Dan Hassler qui s'attache plus en vérité à la problématique de la ville et du panoptique qu'au fils de la chauve-souris), accompagnés des célèbres Spiderman (Dick Tomasovic), Captain America (Aurélien Lemant), ou encore du Dr Strange (Tristan Garcia). Des hommes en slip sur collant moins notoires complètent le panorama (Suprême, par Nicolas Tellop ou Professeur Chaos par Pacôme Thiellement). Bien entendu, on trouvera un intérêt variable au texte selon les cas. Il n'est pas aisé de tracer en une vingtaine de pages le portrait de personnages qui ont connu d'innombrables vies et morts en plusieurs années, plusieurs décennies voire bientôt un siècle pour les plus anciens. Dans certain cas, l'exercice est lumineux, faisant ressortir quelques traits saillants mais dissimulés sous la cape ou le masque. Parfois, il est plus obscur, quand l'auteur doit de se dispenser, faute de place, de présenter un personnage moins connu du lecteur.
Une jaquette bariolée aux couleurs super-héroïques dissimule la couverture sobre, presque terne, faite de motifs vasaryliens, qui signe généralement la collection « Perspectives critiques » des Presses Universitaires de France. Cette collection, conduite par Laurent de Sutter, produit avec ce titre son troisième ouvrage consacré à la bande dessinée après les deux premiers, écrits par Pierre Pigot. Comme les précédents, Vies et morts des super-héros frappe par le choix d'une absence totale d'illustration, exceptée la jaquette dont on a déjà expliqué en quoi elle était un ajout exceptionnel au dispositif de la collection. Peut-être aussi le signe du problème que pose le choix de renoncer à tout iconographie quand on parle de bande dessinée. Le texte lui-même est composé de manière plaisante et classique, comme souvent aux PUF. Le pavé de texte, bien proportionné, laisse la place à des marges confortables en bas desquelles sont renvoyées quelques notes. Pas d'index ni de bibliographie, mais une présentation de chacun des auteurs en quelques lignes. On a beau être universitaire, on n'en est pas moins homme.
Ouverture p. 5
.
Le plus grand des enfants (Superman, 1938) [Steven Lambert] p. 7
La couleur du génome militaire (Hulk, 1962 [Christophe Beney] p. 23
Je suis un rêve (Captain America, 1941) [Aurélien Lemant] p. 39
Battre sa (super) coulpe (Spider Man, 1962) [Dick Tomasovic] p. 57
Un héros de l’esprit (Dr. Strange, 1963) [Tristan Garcia] p. 79
Le fils du croquemitaine (Professeur Xavier et Légion, 1963) [Pierre Pigot] p. 103
La mémoire d’un homme (Supreme, 1992) [Nicolas Tellop] p. 121
Le regard panoptique de la chauve-souris (Batman, 1939) [Dan Hassler-Forest] p. 141
Politique de la désinvolture (Iron Man, 1963) [Laurent de Sutter] p. 163
Chaos Reigns (Professeur Chaos, 2002) [Pacôme Thiellement] p. 181
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Présentation des auteurs p. 199
Table des matières p. 203
Dix trentenaires biberonnés aux comic books et aux blockbusters hollywoodiens. Dix penseurs qui considèrent que la vérité du monde se situe là où l’on aime le moins la regarder. Dix écrivains qui ont un jour décidé que penser, au XXIe siècle, impliquait désormais de raconter des histoires. Dix super-héros emblématiques. Dix méditations virtuoses. Voilà ce que vous trouverez entre les pages de Vies et morts des super-héros : dix manières de tenter de réfléchir le contemporain, à partir du cœur le plus ambigu, le plus méprisé, de la pop culture mondialisée. Superman et l’enfance. Batman et la surveillance. Hulk et la guerre. Iron Man et le capital. Dr. Strange et la pensée. Spider-Man et l’éthique. X-Men et la culture. Captain America et la nation. Et même Professor Chaos. Non, les super-héros ne sont pas qu’un produit, ni l’enfant bâtard du capitalisme des industries culturelles et des délires identitaires, raciaux ou machistes d’une nation fantasmant son histoire et sa grandeur. Ils sont bien plutôt ce à partir de quoi l’un comme les autres entrent en crise. Ils sont le moment de leur réel. Le moment où tout craque.
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