Avis d’orage en fin de journée

hantologie

Pays : France, Paris

Editeur : L'Association

Collection : Éprouvette

Année d'édition : 2008

Première édition : 2008

280 pages

15 x 21,5 cm - 630 gr

Langue : Français

ISBN : 9782844142542

  • -5%
Avis d’orage en fin de journée - Couverture ouverte - (c) Stripologie.com
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Ce sixième titre de la collection Eprouvette de L'Association en reprend la forme habituel : un format qui le range dans les livres de littératures (format que les nouveaux éditeurs apparus dans les années quatre-vingt-dix, dont L'Association, ont entrepris d'appliquer à la bande dessinée), une couverture souple  ne se distinguant pas par la mise en avant d'un dessin, un dos carré et collé, des rabats non imprimés, un papier légèrement crème. L'auteur et son éditeur font le pari (ils ne sont pas les seuls) que le texte se suffira à lui-même. Les illustrations sont donc peu nombreuses, et se résument à une image en tête de chapitre, montrant un dessin de l'artiste dont il va être question, et des culs-de-lampe réalisés pour l'occasion par  Yves Deloule, Jochen Gerner, Benoît Jacques et Jean-Christophe Menu. On aimerait plus de marge (à peine la largeur d'un pouce).

Notule de Harry Morgan et Manuel Hirtz

L'ouvrage de Christian Rosset relève du genre, très minoritaire dans la littérature secondaire, de l'essai d'homme de lettres.

Avis d'orage présente la particularité de reprendre de façon quasi-exhaustive les études de l'auteur sur les littératures dessinées, complétées par des inédits. Le corpus s'étend donc sur vingt ans, depuis des articles pour Les Cahiers de la bande dessinée de Thierry Groensteen, jusqu'à des publications récentes pour L'Éprouvette, avec entre les deux une période de latence.

Il est curieux de constater que l'ensemble procure une impression de cohérence, à laquelle la partie inédite contribue fortement. Les quelques articles plus spécifiquement historiques sont recontextualisés, et donnés comme spécimens d'un certain discours critique.

On notera par ailleurs que l'auteur est d'autant plus intéressant qu'il nous parle de son rapport personnel avec la bande dessinée. A cet égard, l'approche de l'homme de lettres fait système avec l'approche des dessinateurs de la revue Comix Club, livrant quant à eux, sous forme de bandes dessinées, les liens qui les attachent à ces littératures.

Le caractère extrêmement singulier de la pensée sert aussi l'auteur dans la perspective qui est la sienne, celle de la réception, l'affirmation de C. Rosset que le lecteur collabore à l'œuvre dessinée paraissant naturellement d'autant plus pertinente qu'il propose une lecture de type littéraire.

Un autre intérêt de l'ouvage est la mise en relation systématique des littératures dessinées avec le reste des productions culturelles du temps, et notamment avec la musique, qui est le premier métier de notre auteur. (« Les livres sont des partitions de silence », écrit M. Rosset, p. 234.)

Nous ignorons si M. Rosset connaît les productions de Carl August Reinhardt dans l'aire allemande du XIXe siècle, mais ses observations sur la musique (à la fois lue, sous forme de partition, et entendue) dans ses rapports avec la bande dessinée s'appliquent parfaitement à cet auteur, et le rapprochement que nous faisons ici avec une production « ballado-iconique » met à jour une généalogie du dispositif qui a été bien mise en lumière par Thierry Smolderen dans Neuvième Art n° 13, et qui est la tradition illustrative néo-gothique, caractérisée par l'image périphérique, de petit format, entourée d'une décoration végétale, à laquelle il faudrait réserver le terme romantique de vignette (vignette signifie petite vigne).

Comme on le voit, le livre de Christian Rosset ouvre sur une esthétique générale, et il permet de situer de façon originale la bande dessinée dans le paysage littéraire et artistique. L'auteur se montre du reste plutôt sévère avec la culture de masse — et plus sévère encore avec une certaine « critique BD » de type journalistique  —, et une conclusion implicite de son ouvrage est que les bons auteurs de bande dessinée (et, on peut l'espérer, les gens qui écrivent sur eux) échapperaient plus facilement que certains de leurs petits camarades à la cuisterie ambiante.

Reste que l'ouvrage de M. Rosset présente un aspect intimidant pour un public de culture et d'intelligence moyennes. Curieusement, ce sont peut-être les tentatives didactiques de Christian Rosset qui « passent » le moins bien. Lorsque sa pensée procède par éclairs ou par intuitions, l'auteur tombe sur des idées justes. Ainsi les propos sur la mélancolie, sujet qui est lié au reste du travail, notamment radiophonique, de l'auteur, touchent une question fondamentale et rarement abordée dans l'étude des littératures dessinées, qui est celle du genre élégiaque.

Source : The Adamantine - (c) Harry Morgan et Manuel Hirtz

Sommaire du livre

Paratonnerre (dialogue entre Jean-Christophe Menu et Christian Rosset)    p. 7

AVIS D'ORAGE EN FIN DE JOURNÉE    p. 21

1. Avis d'orage en fin de journée (Prologue . 0.1 - 0.3)    p. 23

2. L'Ascension de la bande dessinée (David B.)    p. 29

3. Avis d'orage en fin de journée (1.1 - 3.5)    p. 39

4. Relecture d'Altan    p. 49

5. Avis d'orage en fin de journée (1.1 - 6.3)    p. 57

6. L'Inachevé, le Recommencé, l'Ouvert (Edmond Baudoin)    p. 67

7. Avis d'orage en fin de journée (7.1 - 9.1)    p. 81

8. Fêtes de la patience (Presque riens pour Calvo - Presque riens pour Florence Cestac)    p. 93

9. Avis d'orage en fin de journée (9.2 - 9.4)    p. 109

10. Vide-grenier (Joann Sfar)    p. 117

11. Avis d'orage en fin de journée (10.1 - 11.1)    p. 129

12. Mélancolie des bandes (Fred, J.-C. Forest, J.-C. Menu, M. Satrapi)    p. 139

13 Avis d'orage en fin de journée (11.2 - 13.2)    p. 159

14. Les Réserves d'Emmanuel Guibert    p. 171

15. Avis d'orage en fin de journée (14.1 - 15.1)    p. 189

16. Edgar P. Jacobs, la Couleur, le Nom    p. 203

17. Avis d'orage en fin de journée (15.2 - 16.2)    p. 211

18. Chroniques de l'inactuel (Blutch, Muñoz & Sampayo, Killoffer, F'Murrr, Goossens, Gottfredson & cie, Clowes, Willem)    p. 219

19. Avis d'orage en fin de journée (17.1 - 18.3)    p. 237

20. Omaggio a Schlingo    p. 249

21. Avis d'orage en fin de journée (Prologue . 19.1 - 20.3 . Coda)    p. 255

L'Œil du cyclone (par Yves di Manno)    p. 267

Prix conseillé : 20,30 €
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